Recul du gouvernement du Royaume Uni sur les hydrocarbures non conventionnels


Une bonne nouvelle sur le front des gaz de schiste. 

 

malgré les promesses des lobbys gaziers et pétroliers, l'eldorado ne serait peut-être pas celui annoncé. Une à une, les objections avancées par les opposants depuis plus d'un an se vérifient. Aujourd'hui, c'est au tour de l'Angleterre de "reculer".



Traduction: source “The Independant”, dimanche, 20 mai, 2012
article de Matt Chorley
Le Gouvernement fait marche arrière sur le fracking.
Les ministres décident qu’il nʼy a pas assez de gaz dans le sous-sol du Royaume Uni
pour justifier les forages déclencheurs de séismes controversés.
Le gouvernement a rejeté la technologie du gaz de schiste comme solution à la crise
énergétique en Grande Bretagne, en avouant qu’elle ne fera pas grandʼ chose pour faire
baisser les factures ou garantir qu’on ne manquera pas dʼélectricité.
Ceux qui soutiennent la technologie du fracking -  qui injecte à très haute pression de
l’eau, des produits chimiques et du sable pour libérer du gaz piégé dans la roche -
maintiennent que le gaz de schiste pourrait être le facteur le plus important dans la
transformation du marché de lʼénergie, réduisant notre dépendance vis-à-vis
dʼimportations de lʼétranger et diminuant le coût de façon dramatique.
Mais notre journal, “The Independant on Sunday” a appris que des experts de
lʼindustrie ont dit très clairement lors d’une réunion à laquelle assistaient des ministres
importants, y compris David Cameron et Ed Davey, le secrétaire pour lʼénergie du parti
des démocrates libéraux, que les réserves du Royaume Uni étaient moins importantes
qu’on ne l’avait cru, et que lʼextraction pourrait  ne pas être rentable.
Maintenant des personnages importants de la coalition ont reconnu que le gaz de
schiste est potentiellement source de vive controverse, sans qu’il y ait de bienfaits
majeurs tels que la réduction des émissions de carbone ou une baisse du coût de le
lʼénergie.
Cette révélation, avant la publication cette semaine de réformes majeures du marché de
lʼénergie, sera bien accueillie par les activistes verts qui se sont montrés profondément
hostiles à l’idée de faciliter la mise en place d’une nouvelle génération de centrales à
gaz, et ont exprimé de vives inquiétudes à propos de lʼimpact sur lʼenvironnement , y
compris le fait que le fracking peut déclencher des tremblements de terre et contaminer
la ressource en eau.
Joss Garman de “Greenpeace”, dit: ”La bulle (spéculative) du gaz de schiste a éclaté.
Malgré tout le battage, même les compagnies d’énergie reconnaissent aujourd’hui que
le gaz de schiste n’est pas le moyen de satisfaire les besoins en énergie du Royaume
Uni. Les ministres sont obligés dʼaccepter le fait qu’il n’y en a pas beaucoup, il ne fera
pas baisser les factures, et il est nocif au niveau climatique.”
Le premier ministre a organisé cette réunion au sommet à Downing Street pour écouter
des compagnies comme Shell, Centrica et Schlumberger, qui travaillent sur des projets
de gaz de schiste en Amérique et qui explorent des sources possibles en Ukraine et en
Chine.
On a expliqué aux ministres que la Grande Bretagne n’était pas en situation de pouvoir
exploiter des quantités importantes de ses propres ressources en gaz de schiste.” Les
réserves ne sont pas absolument énormes comparées à celles dʼAmérique, de
lʼUkraine et d’Afrique du nord,” dit une source haut placée au gouvernement. “ Et nous
avons une population relativement dense. La question, c’est combien on peut en tirer et
à quel coût. Il y a une quantité non négligeable pour la consommation domestique, mais
ce n’est pas une quantité qui changera grand chose.”
M Davey rejette maintenant l’idée que se dépêcher de mener du gaz de schiste chez
les consommateurs aura le plus grand impact sur les factures d’énergie. Après la réunion à

Downing Street, il dit que les experts de lʼindustrie disaient clairement qu’il faudrait du
temps pour que le gaz de schiste soit exploité au Royaume Uni” et il a averti que ”les
réserves ne sont pas aussi importantes que certains le croyaient.”
En 2010, dans une étude faite par lʼInstitut géologique britannique  on disait qu’en se
basant sur lʼexpérience acquise aux E.U., les schistes du Royaume Uni pouvaient
contenir 150 milliards de mètres cubes de gaz, approximativement deux ans de
consommation au Royaume Uni. Si certaines opérations d’exploration pour le gaz de
schiste pourraient se poursuivre, ce sera “avec une grande prudence”, avec une
régulation très sévère des impacts environnementaux d’une part, et  des effets sur les
habitants, d’autre part. La compagnie d’énergie Cuadrilla Resources a avoué que des
opérations pour exploiter un champ de gaz de schiste important près de Blackpool
l’année dernière ont été responsables de deux tremblements de terre.
Mark Hanafin, PDG de la division de production de lʼénergie de Centrica, a minimisé le
potentiel pour le Royaume Uni de profiter de la technologie. “La production de gaz de
schiste au Royaume Uni .....je crois que c’est important et que nous devrions le
développer, mais je ne crois pas que cela changera grand chose,”  dit M Hanafin à Paris
au début du mois, d’après le Dow Jones.
Un porte-parole pour Shell dit que “lʼexpansion (de lʼindustrie) en Europe sera un peu
plus lente”, à cause de problèmes de géologie et dʼimpact sur les communautés à la
fois.” La (présence de) gaz de schiste au Royaume Uni n’est pas prouvée
géologiquement, mais nous jetons un coup d’œil pour voir les possibilités.”
Mardi, M Davey publiera le projet de loi sur lʼénergie longtemps attendu; il promet que
celui-ci fera baisser les factures pour lʼénergie et  assurera lʼapprovisionnement pour
l’avenir. Il dira clairement que la Grande Bretagne ne doit pas être dépendants du gaz,
malgré le fait que, dans son budget, George Osborne a insisté que “le gaz est bon
marché, dégage beaucoup moins de carbone que le charbon et sera la source la plus
importante de notre électricité dans les années à venir.” Jennifer Webber, du groupe 
industriel “RenewableUK” dit que les réformes doivent, au contraire,” faire en sorte que
lʼexpansion de lʼénergie renouvelable soit au cœur de notre stratégie énergétique.”


Merci à Maureen Johnson pour cette traduction.

 

 



20/05/2012
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