Nouvelle tuile pour l'exploitation du gaz de schiste

Mathieu Perreault
La Presse

Après la fracturation hydraulique, voilà qu'une autre pratique propre à l'exploitation des gaz de schiste fait controverse. L'injection massive d'eaux usées dans la croûte terrestre pourrait favoriser les tremblements de terre dans des régions fragiles, selon une nouvelle étude texane.

«On ne peut pas prouver qu'un tremblement de terre est causé par une injection précise », explique Cliff Frohlich, géophysicien à l'Université du Texas, qui publie les résultats de ses recherches dans le plus récent numéro de la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. «Mais il est maintenant certain que la probabilité augmente.»

 

Selon deux spécialistes québécois interviewés par La Presse, l'étude de M. Frohlich pourrait compliquer les activités de l'industrie du gaz de schiste.

 

 

«La fracturation de la roche durant l'exploitation ne pourrait pas causer de t remblements de terre», explique Marc Durand, ingénieur en géologie à l'UQAM, aujourd'hui à la retraite. M. Durand a d'ailleurs sonné l'alarme dès le début de 2011 sur les dangers du gaz de schiste. «Mais aux États-Unis, les grandes quantités d'eau utilisées par l'industrie sont réinjectées de cette manière et ça, ça peut causer des tremblementsde terre. Ici, au Québec, il a été question de le faire, parce que les usines de traitement ne peuvent pas vraiment s'en occuper.»

 

Régions à risque

 

Dans l'étude de M. Frohlich, 25 séismographes installés au Texas ont été suivis pendant près de deux ans. Ce réseau d'appareils de mesure, qui appartient à la Fondation nationale pour la science (NSF), est très précis: il a pu détecter des tremblements de terre de très faible intensité moins de 3 sur l'échelle de Richter et localiser leur épicentre à 1,5 kilomètre près. Plusieurs régions où il y avait de fortes injections de liquide étaient associées à un nombre plus élevé de séismes. Le géophysicien texan estime néanmoins que le potentiel sismique dépend de la présence de failles, puisque dans certaines régions où il y avait beaucoup d'injections, les tremblements de terre n'étaient pas nombreux.

 

«C'est la meilleure étude sur le sujet», estime Yajing Liu, géophysicienne à l'Université McGill. «Je pense qu'on peut conclure que l'injection de liquide cause beaucoup plus de tremblements de terre que prévu. Il reste maintenant à déterminer quelles régions sont plus à risque. Ça pourrait être fait avec les mêmesoutils d'imagerie géophysique utilisés pour la conception de barrages ou de tunnels, et avec lesquels l'industrie du gaz de schiste est familière.»

 

L'Association canadienne des producteurs pétroliers n'a pu commenter directement l'étude, faute de temps. L'Association pétrolière et gazière du Québec n'a pas répondu à notre demande d'entrevue.

 

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merci Stopgaz DeSchiste  

 



08/08/2012
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