Légions d'honneur pour les Desmarais


Après les élections de 2007, Sarkozy remercie Desmarais de la plus haute distinction de l'Etat français. Juste avant les élections de 2012, Sarkozy décore Mme Desmarais. Aurait-il encore besoin de l'aide de la famille?..  Pour tous ceux qui doutent de la collusion argent pouvoir, tout cela me paraît limpide. 

 

 


LA LÉGION D'HONNEUR POUR PAUL DESMARAIS

Semaine du 26 février au 3 mars 2008

 

Un Franco-Ontarien se fait décorer au Palais de l’Élysée. Paul Desmarais, président exécutif de Power Corporation au Canada, a été fait Grand-croix de la Légion d’honneur de la République française ce vendredi 15 février.

Plus grande distinction de la République française, la Grand-croix honore aujourd’hui le parcours vertigineux du Canadien Paul Desmarais. Achetant à ses débuts une petite entreprise d’autobus de son Sudbury natal pour un dollar canadien seulement, il a ensuite su gravir les échelons de l’échelle sociale pour devenir aujourd’hui président d’une des plus grandes compagnies canadiennes, qui exerce aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe. 

Comptant désormais parmi les dix personnes les plus riches du pays, il est aujourd’hui très influent et l’ami de nombreux politiques. 

Notamment Nicolas Sarkozy, qu’il a rencontré à ses débuts et avec qui il s’est lié d’amitié. Ce dernier ne tarissait pas d’éloge sur lui, affirmant que s’il est devenu Président de la République française, c’est «grâce en partie aux conseils, à l’amitié et à la fidélité de Paul Desmarais». 

La cérémonie s’est déroulée en présence de sa famille, de ses amis et du Premier ministre du Québec Jean Charest.

Power Corporation est aussi via ses filiales propriétaire de nombreux journaux canadiens (La Presse, Le Droit, Le Soleil…), et actionnaire de grandes entreprises françaises comme la pétrolière Total. M. Desmarais siège enfin au conseil du groupe Carlyle*, et son fils a marié la fille de Jean Chrétien.

 

 * Le demi-frère de Sarkozy, Olivier Sarkozy est un des dirigeants de Carlyle depuis 2008. que de coïncidences



Jacqueline Desmarais reçoit la Légion d'honneur


 

Le président français, Nicolas Sarkozy, Jacqueline Desmarais et l'honorable Paul Desmarais, C.P., C.C., lundi à l'Élysée.

PHOTO MARC CHAUMEIL, COLLABORATION SPÉCIALE


(Paris, France) Plusieurs membres de la famille Desmarais avaient fait le voyage à Paris pour la circonstance. Ils se sont rassemblés lundi dans un salon d'honneur de l'Élysée afin d'assister à la remise de la Légion d'honneur à Jacqueline Desmarais, «grande amie de la France et grande dame des arts qui a mis sa vie au service du beau et du bien», des mains de Nicolas Sarkozy.

Tout d'abord, au premier rang, l'honorable Paul Desmarais, C.P., C.C., président du comité exécutif de Power Corporation du Canada, qui se dit «en parfaite santé», et les enfants Sophie Desmarais, Paul Desmarais, jr, O.C., et André Desmarais, O.C.

Plusieurs petits-enfants étaient également présents.

Il y avait aussi des amis du couple Desmarais: l'ancien premier ministre Lucien Bouchard, le parolier Luc Plamondon, l'ancien ministre Serge Joyal. Sans oublier quelques proches de longue date de l'honorable Paul Desmarais: le Belge Albert Frère, associé historique de Power Corporation, Martin Bouygues, géant dans le domaine des travaux publics et patron de TF1, première chaîne de télé privée d'Europe.

 

«C'est dans le courrier que j'ai appris cette nouvelle incroyable, nous a dit Mme Desmarais: j'avais la Légion d'honneur! Lorsque j'ai vérifié auprès du président, il m'a dit: C'est moi qui vais vous la donner, et vous choisissez votre date. Quand on pense à son emploi du temps!»

Comme si elle voulait presque s'excuser de détourner pendant une demi-heure le président français de ses activités, Jacqueline Desmarais s'est contentée de quelques mots de remerciement: «C'est tellement extraordinaire que vous ayez pris ce temps pour venir me remettre cette décoration. À un moment, j'ai pensé vous téléphoner pour vous dire de ne pas venir!»

La courte allocution du président Sarkozy a commencé sur un ton officiel: «Jacqueline Desmarais, vous faites partie de ces philanthropes qui essaient de rendre le monde meilleur. Celle que beaucoup de grands artistes appellent tout simplement Jackie aurait pu être une grande chanteuse. Elle a choisi d'être une mécène discrète, enthousiaste et pudique.»

A suivi une pirouette ironique: «En ce qui concerne l'opéra, vous détrompez certains des plus grands spécialistes. Dans sa Vie de Rossini, Stendhal écrivait que l'art ne peut vivre que de passion, c'est pourquoi il ne peut être du Nord... [rires] Jackie a prouvé par son activité débordante que la patrie de l'opéra n'est pas seulement l'Italie et que la passion peut prendre le visage de la pudeur et de la générosité.» On était ici entre intimes, ou presque: «À une époque où j'avais beaucoup moins d'amis qu'aujourd'hui - moins d'adversaires également -, Paul et Jackie m'ont longuement reçu chez eux au Québec. Paul n'a qu'un défaut: il n'aime pas que je le batte aux dames. Mais il m'a beaucoup conseillé et ses conseils ont été précieux. Et puis, je dois dire, chère Jackie, que tu formes avec lui un couple exemplaire. On se grandit à vous fréquenter.»

«Tu étais initialement passionnée de jazz. Tu as même chanté auprès des plus grands, tel Duke Ellington. Tu as continué à chanter au grand plaisir de tes amis, je devrais dire de tes admirateurs, au premier rang desquels Paul Desmarais, mon ami. Aujourd'hui, l'opéra mondial te doit beaucoup. La fondation qui porte ton nom a donné leur chance à de jeunes chanteurs de grand talent, qui ont pu se faire connaître en France. Tu fais beaucoup pour promouvoir la relation unique entre la France, le Québec et le Canada. Tu as été décorée de l'Ordre du Canada et as reçu un doctorat honoris causa de l'Université de Montréal. C'est la République française qui aujourd'hui te rend hommage.»

 



Sarkozy a décerné la légion d’honneur à la femme du milliardaire canadien, M. Desmarais, qui l’a si bien aidé à conquérir la présidence, et qui aime tant la compagnie Total.

 

 

Lise Payette - 6 décembre 2011

 


Une amie m’a récemment offert le livre de Jean-Philippe Demont-Pierot qui a pour titre Total(e) impunité (Res publica, 2010) en me disant : « Il faut que tu lises ça. » En le feuilletant rapidement, j’ai compris qu’il s’agissait d’un livre sur la compagnie Total, cette première entreprise française, comme l’auteur l’explique dès le début du livre, avec sa capitalisation de 100 milliards d’euros et des bénéfices de 13,9 milliards d’euros en 2008, présente dans 130 pays du monde... Total fait dans le pétrole. J’ai mis le livre de côté pendant quelque temps, le temps de terminer celui que j’avais en marche à ce moment-là. Mais il n’était pas loin et quand je l’ai repris, j’ai compris ce que l’auteur a voulu faire.

Le livre commence en fait le soir de l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence française en 2007. Le tout nouveau président, ce soir-là, reçut le coup d’encensoir du peuple français en plein air, mais se hâta de quitter la foule car il avait un rendez-vous important au restaurant Le Fouquet, avenue des Champs-Élysées, où 55 des puissants fabricants de « leaders internationaux » l’attendaient pour faire la fête avec lui.

Parmi les 55 invités triés sur le volet, il y a des acteurs, des vedettes, des people et d’autres plus discrets, dont Sarkozy sait bien que sans eux il ne serait pas président de la France. Les deux plus puissants sont un Belge et un Canadien : le Belge est Albert Frère et l’autre, le seul et unique Paul Desmarais. L’auteur explique qu’ils sont amis et associés et qu’ils sont puissants, très puissants. Ils seraient au coeur des politiques financières, économiques et industrielles de nombreux pays... Ils ne décident pas, explique-t-il, ils SONT la décision. Pour la France, la Belgique, le Canada, l’Europe...

Si, comme moi, la perspective du forage dans le golfe du Saint-Laurent vous dérange, si le Plan Nord vous a déjà permis de comprendre que quelqu’un quelque part va s’en mettre plein les poches mais que le pactole n’enrichira pas les Québécois qui sont pourtant propriétaires de ce que le sol contient, si vous devinez déjà que Paul Desmarais ne risque pas de voir un puits de gaz de schiste sur son terrain privé devant sa maison, vous aurez du plaisir à lire le livre Total(e) impunité et à comprendre un peu mieux que le seul objectif des très riches, c’est de le devenir encore plus et d’acquérir par la force de leur argent des pouvoirs de contrôle sur à peu près toutes les décisions qui concernent nos sociétés et que s’empressent de prendre ces politiciens que les riches et puissants s’assurent de garder en poste aussi longtemps qu’ils servent leurs intérêts.

L’auteur affirme dans son livre, au sujet du pouvoir de Paul Desmarais, qu’« il n’existe pas un premier ministre canadien qui n’ait été désigné sans son aval. Certains disent qu’il les choisit et les met en scène, leur fabriquant un destin. Farouchement réactionnaire, il déteste les indépendantistes, les socialistes, les Québécois, le général de Gaulle ».

On sait que Nicolas Sarkozy a séjourné chez les Desmarais. Il a raconté à quel point Paul Desmarais avait été une inspiration pour lui. En remerciement, le 15 février 2008, le président de la France a remis la grand-croix de la Légion d’honneur à son grand ami canadien.

Dans La Presse du 8 novembre, le journaliste Louis-Bernard Robitaille écrivait, peut-être sans le savoir, la suite du livre Total(e) impunité. Il racontait en effet que le président Sarkozy avait remis la Légion d’honneur à Jacqueline Desmarais, « grande amie de la France et grande dame des arts qui a mis sa vie au service du beau et du bien ».

L’article nous apprend aussi que pratiquement toute la famille avait fait le voyage à Paris pour l’événement : l’honorable Paul Desmarais, C. P., C. C., président du comité exécutif de Power Corporation du Canada, ses enfants : Sophie, Paul fils O. C., et André O. C. Plusieurs petits-enfants étaient également présents. Parmi les amis du couple, dont on mentionne la présence et qui avaient fait le voyage, il y avait Lucien Bouchard (ex-premier ministre du Québec et défenseur des gaz de schiste), l’ancien ministre Serge Joyal et Luc Plamondon. Parmi les Français, l’article mentionne Martin Bouygues, le grand patron de TF1, la première chaîne de télé privée en France et un géant des travaux publics.

Si Nicolas Sarkozy dure encore un certain temps à la tête de la France, il devra sans doute remettre la Légion d’honneur aux autres membres de la famille Desmarais. Ça permettra de mesurer son attachement à la famille Desmarais.

Aucun danger que le président de la France remette la Légion d’honneur aux indignés qui se les gèlent sur les places publiques à travers le monde. On ne donne pas ça à n’importe qui. Il faut que ce soit mérité.


Note complémentaire : La compagnie de Paul Desmarais possède 3,7 % du capital de Total et Paul Desmarais (fils) est membre du conseil d’administation de Total S.A.


 

Source : Le Devoir

Première mise en ligne sur Reporterre le 4 décembre 2011.

Photo : Nicolas Sarkozy, Jacqueline Desmarais, Paul Desmarais. Cliché de Marc Chaumeil, La Presse

Lire aussi : Opposition au projet de Total sur les sables bitumineux

 

 

 

 Les sources  http://www.reporterre.net/spip.php?article2380,  http://www.cyberpresse.ca/actualites/201111/08/01-4465640-jacqueline-desmarais-recoit-la-legion-dhonneur.phphttp://www.lexpress.to/archives/2236/

 

 



10/01/2012
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