“Debtocracy”, le documentaire qui secoue la Grèce. / Et quelques brèves

 

https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/p.gifour ceux qui ne découvriraient la crise grecque qu'aujourdhui, ce passionnant article et ce film édifiant de 2011... Pour savoir...

 

 

 


 

 

https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/i.gifnterview avec Aris Hatzistefanou, journaliste à l'origine de Debtocracy, un documentaire-choc qui a rencontré un grand succès. Il demande une commission d'audit sur la dette grecque et prône une sortie de l'euro.
Cette interview a été initialement publiée sur OWNI.eu le 6 mai dernier. Suite à la publication de la version sous-titrée en français du documentaire, nous publions aujourd’hui la traduction française.
Né à Athènes, Aris Hatzistefanou, 34 ans, est un journaliste à toute épreuve depuis ses plus jeunes années. Journaliste en Palestine, puis à Londres pour la BBC, son émission de radio “infowar” sur la station grecque Sky Radio, très écoutée, fut arrêtée quelques jours seulement avant la publication du documentaire Debtocracy, dont le message est à contre-courant de la pensée dominante.
Ce projet a attiré l’attention de plus d’un million de personnes en Grèce, et a popularisé une campagne nationale demandant une commission d’audit de la dette publique du pays. OWNI s’est entretenu avec l’homme derrière ce subversif documentaire qui secoue l’opinion grecque, dans une période très difficile pour le pays.

 


Debtocracy International Version par ThePressProject

 

L’idée nous est venue après une émission sur Sky Radio sur la manière dont le président équatorien avait géré la dette colossale du pays : il mis en place une commission chargée d’auditer la dette souveraine du pays, et arriva à la conclusion que d’autres pays étaient en train d’utiliser l’Équateur comme un “esclave”, tout comme l’Argentine et d’autres pays avant lui. Par conséquent, le gouvernement équatorien força les créanciers à subir un « haircut » [des pertes, ndlr] de 70%.
Dans le même temps, en Grèce, des gens étaient en train de lancer une initiative similaire, et recherchaient du soutien pour cela. Du coup, mon émission sur Sky Radio entrait en écho avec leur discours. Et beaucoup de gens semblaient se demander si nous pouvions faire la même chose en Grèce.
Katerina Kitidi (éditrice en chef de TV XS) et moi nous sommes alors décidés à produire ce documentaire. Mais nous n’avions pas d’argent, et ne voulions surtout pas demander des financements auprès d’un quelconque parti politique, syndicat, entreprise, ou pire, une banque. Nous avons alors eu l’idée de demander aux gens de nous aider en lançant une campagne de crowdfunding.
Et cela a très bien marché ! Nous avons récolté 8.000 euros en seulement dix jours, ce qui est pas mal du tout en Grèce, surtout dans le contexte actuel.
Au début, ce projet était censé n’être qu’une vidéo de plus sur YouTube ! Mais comme beaucoup de gens nous ont proposé leur aide (des professionnels de l’audiovisuel notamment), et que beaucoup de gens nous ont aidés financièrement, nous avons pu réaliser un véritable documentaire. À un moment, nous avions même tellement de dons que nous avons décidé d’investir dans la promotion du film, ce qui n’était pas prévu.
Alors que ce projet avait été initié par deux personnes, environ quarante personnes ont contribué au final.
Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou.

Comment le film a été reçu en Grèce ?


Nous avons eu plus d’un demi-million de vues en moins d’une semaine, et nous sommes aujourd’hui à plus d’un million. Mais en dépit de ce succès, les média grecs n’en touchèrent pas un mot au début. Puis, quand ils ont vu le succès du film, ils ne pouvaient plus faire comme si nous n’existions pas. Il sont alors commencé à nous critiquer et à tenter de nous décrédibiliser. Jusqu’à présent, aucune chaine de télévision n’a parlé de nous, même négativement.
En fait, le jour où ils le feront, c’est que nous aurons gagné.

Quel est le message que vous voulez faire passer avec ce documentaire ?


Nous défendons le point de vue que la situation actuelle n’est qu’une partie d’un problème bien plus global, notamment lié au problème de l’euro. Parce que l’euro est divisé entre son cœur et la périphérie, nous sommes condamnés à souffrir de pertes de compétitivité face à l’économie mondiale, car nous ne pouvons pas dévaluer notre monnaie.
Je ne nie pas que nous avons notre propre part de responsabilité. Le problème de la Grèce est que notre fiscalité ne s’est pas adapté au modèle d’État-providence que nous avons mis en place : les entreprises ne sont pas assez taxées, les déficits ne sont donc pas contrôlés. Nous avons aussi un grave problème de corruption, mais cela reste un détail : nous pourrions mettre tous les politiques en prison, mais qu’est-ce que cela changerait ?
Bref, ce qui se passe actuellement ne peut pas être totalement de la faute des “PIIGS”, comme ils nous appellent.
Nous disons aussi que le modèle allemand n’est pas un modèle à suivre. Ils ont simplement gelé les salaires depuis dix ans ! Ce n’est pas soutenable pour l’ensemble de l’Europe !

Certains disent que votre point de vue n’est pas impartial. Que leur répondez-vous ?


Tout d’abord, nous n’avons jamais prétendu être mesurés. C’est même plutôt l’inverse, puisque nous pensons que nos contradicteurs ont largement eu le temps et l’espace médiatique pour faire valoir leur position. D’ailleurs, leur position n’est pas vraiment équilibrée non plus…
Certains critiquent aussi le fait que l’Équateur n’est pas un bon exemple, car c’est un pays en voie de développement qui a du pétrole. Mais le pétrole ne représente que 25% du PIB de l’Équateur, et nous, nous avons nous aussi en Grèce notre propre pétrole : le tourisme.
Après, on aurait pu prendre n’importe quel autre pays comme exemple, il y aurait toujours des gens pour dire que « comparaison n’est pas raison », même si le contexte est tout de même similaire, avec une spirale d’endettement et l’intervention du FMI. Mais au final, ils essaient juste de faire dériver la conversation afin de ne pas répondre au principal sujet de ce film : la nécessité de créer une commission d’audit de la dette.

À votre avis, que devrait faire la Grèce aujourd’hui ?


C’est clair que la Grèce ne peut repayer sa dette, que celle-ci soit légale ou pas, et quel que soit son montant et son taux d’intérêt. Plus de 350 milliards de dettes, c’est déjà trop. Très ironiquement, les marchés semblent plus lucides que le gouvernement, qui continue de dire que l’on peut trouver l’argent. Mais les marchés ne sont pas stupides. Les plans de sauvetage n’ont en vérité qu’un seul objectif : sauver les banques françaises et allemandes, qui tomberaient si la Grèce faisait banqueroute.
Donc, de notre point de vue, nous ne devrions rien attendre des décideurs européens. Si nous attendons, il sera trop tard pour prendre les mesures nécessaires. Nous devons donc trouver nous même des solutions, et lancer des initiatives.
Une fois que cela est dit, la première chose que nous devons faire et de mener un audit de la dette grecque, de manière à discerner la dette légale de celle qui ne l’est pas. Un certain nombre d’indices tendent à montrer qu’une grande partie de la dette est odieuse, voire illégale. Mais seule une commission d’audit saurait le démontrer. C’est pourquoi nous soutenons complètement cette initiative, même si nous soulignons l’importance que cette commission soit menée de manière transparente et démocratique. Pas par les parlementaires.
Après, nous sommes plus radicaux que d’autres dans nos propositions car nous pensons que nous devrions stopper le remboursement de la dette, quitter l’euro, et nationaliser le secteur bancaire. Ce n’est pas quelque chose de facile à défendre, car cela parait très radical, mais même certains économistes et hommes politiques commencent aussi à étudier ces options.
Nationaliser les banques peut sembler être une proposition communiste, mais j’y vois plutôt du pragmatisme : il faut protéger le pays d’une éventuelle fuite des capitaux vers l’étranger, dans le cas où nous quittons l’euro.


Avez-vous des liens avec d’autres initiatives de ce type en Europe ?


Nous avons été contactés par de nombreux groupes, notamment pour que nous traduisions le documentaire. Ce qui est désormais chose faite. Mais nous ne collaborons pas vraiment avec eux en tant que tel, nous leur permettons simplement de réutiliser notre travail, qui est sous licence Creative Commons.

Comment voyez-vous l’avenir de la Grèce ?


L’année dernière, il y a eu plusieurs soulèvements contre le plan de sauvetage du pays, mais les citoyens sont très découragés depuis. Pendant les dix dernières années, l’opposition n’a jamais rien proposé qui puisse rassembler l’opinion publique. Certains pensent que les grecs se font une raison, mais je sens que l’indignation est toujours bien là, sous nos pieds. Elle n’attend qu’un nouveau prétexte pour être ravivée.
Il est intéressant de noter qu’aucun parti politique n’a le contrôle des mouvements de protestation, et que personne ne guide ce mouvement. Je redoute donc que la situation ne s’enflamme de nouveau, d’une manière violente. Mais il est impossible de prévoir quand et pourquoi.

Quelle est la suite pour Debtocracy ?


Grâce à toutes les personnes qui nous ont soutenus, nous avons collecté plus d’argent que nécessaire pour la production du film. Nous avons donc décidé de créer un compte spécial pour que les gens déposent leurs dons. Si nous n’utilisons finalement pas cet argent pour un nouveau projet dans les six mois, les donateurs seront remboursés.
Franchement, nous ne nous attendions pas à un tel succès avec si peu de moyens. Ce n’était pas facile, mais nous nous sommes prouvé que nous pouvions faire de grande choses avec peu de ressources, surtout quand vous êtes entourés de personnes talentueuses.
Internet nous a beaucoup aidés, mais nous voyons aussi les limites de l’outil. Nous devons aujourd’hui aller à la rencontre de ceux qui ne sont pas forcément sur Internet, notamment à l’extérieur d’Athènes. Si nous n’étions que sur Internet, notre approche resterait trop élitiste. C’est pourquoi nous envisageons de distribuer des DVD et d’organiser des projections dans des théâtres ou des cinémas.
Nous voulons vraiment aller plus loin, faire face aux tabous des médias mainstream grecs. Aujourd’hui, si les gens ne participent pas eux-mêmes à la production de l’information, il n’y aura jamais aucune entreprise de média prête à leur donner la parole.

 

La source  ici


 

 

Grèce : Un détective pose quelques questions troublantes, par Roberto Boulant

 

https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/e.gifuh… une dernière p’tite question M’sieurs-Dames. Oh trois fois rien, un dernier p’tit détail et puis je vous laisse. Je sais que vous êtes très occupés ces temps-ci !
Alors voilà, j’ai bien réfléchi et il y a certaines choses que je ne comprends toujours pas :
– Vous M. Hank Paulson, président de Goldman Sachs à l’époque, vous avez aidé la Grèce à emprunter des milliards d’euros en secret. Ensuite, grâce à votre ingénierie comptable, vous l’avez aidé à contourner les règles européennes, celles qui limitent le niveau de la dette publique. Tout cela afin qu’elle puisse rentrer dans l’Euro… pendant que vous spéculiez contre elle.
C’est bien ça, n’est-ce pas ?
– Vous M. Wim Duisenberg, alors que vous étiez président de la BCE et lauréat du prix De la vision pour l’Europe, vous avez donné votre accord à l’entrée de la Grèce dans l’Euro… sans voir que ses comptes étaient aussi maquillés qu’une voiture volée.
Vous devez être très myope, n’est-ce pas ?
– Vous M. Trichet, successeur de M. Duisenberg, demandez à la Grèce pas plus tard qu’hier matin, je vous cite, « de présenter un plan crédible ». Et quand vous étiez en fonction, vous disiez que le pays devait, je cite toujours, « corriger avec la plus extrême vigueur sa trajectoire aberrante, afin de pouvoir ramener son déficit de 12,7 % du PIB en 2009 à… 3 % en 2012. »
Vous avez fait une école de vétérinaire, M’sieur ?
– Vous M. Strauss-Kahn, vous étiez directeur du FMI lorsque vous avez, avec les États de la zone euro, prêté 110 milliards à la Grèce, pendant que la BCE se mettait à racheter des titres de cette même dette pour éviter que leur prix ne s’effondre. Vous avez donc fait passer la dette grecque, des comptes des banques françaises et allemandes à… ceux des États.
Cela en accordant un prêt à un pays en cessation de paiement, ce qui est rigoureusement interdit par le règlement du FMI. C’est bien ça, M’sieur ?

Lire la suite sur  le blog de Paul Jorion.

 

 

 

https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/j.gif'avais épinglé hier Macron pour avoir comparé Syriza et le FN... Aujourd'hui, il en rajoute pour se justifier avec cette déclaration:: "Ces deux populismes sont le symptôme d'un même mal : l'incapacité des partis démocratiques à apporter une réponse crédible"... Donc, Syriza n'est pas un parti démocratique... C'est le gars qui vient de la banque et n'a jamais été élu qui ose parler de démocratie? Pas démocratique Syriza? Il n'a pas noté qu'ils ont été élus dans des conditions normales, qu'ils viennent de remporter un référendum avec 61,31% des voix, que Tsipras a obtenu l'accord de toute la classe politique grecque sauf Aube dorée à qui il n'a rien demandé... Et Macron vient nous parler de parti non démocratique quand au PS il y a autant de courants que de militants, quand à droite on se bouffe royalement le nez... Non mais de qui se moque cet histrion?


 

Gardons-nous d'avis tranchés et définitifs sur les discussions entre Tsipras et l'UE... "C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses..."


Et ça continue. Aujourd'hui, c'est le fabricant de charcuterie "Cochonou" qui retire sa caravane publicitaire de la route du tour de France... Apparemment, ça gênerait... allo? Pardon? Ah? C'est pour éviter des manifestations paysannes... Oups... Ah bon!


Quand je vois Hollande faire des commentaires condescendants sur le plan grec, nous qui trainons une sacrée dette nous aussi, je me dis que nous aurions tort de prendre ça à la légère... Nous ne sommes pas loin sur la liste. Le chacal Attali parle aujourd'hui de l'opportunité de porter partout la TVA à 23%... Continuons donc à dormir....


Il conviendrait souvent de faire la différence lors de nos lectures entre "prétendre", "affirmer" et "avouer"...


Tsipras décide de l'avenir de son pays par référendum
Valls décide du notre par le 49-3
De quel coté est la démocratie?


Crise grecque, crise boursière en Chine, Daesh qui envahit le monde, allo? Hollande? Des idées? Pardon il est occupé à faire des bons mots sur les frondeurs qui défilaient aux côtés de Syriza...


Fin du ramadan... Il est vrai que sur la planète, il y a pas mal de gens qui aimeraient rompre le jeûne...


le soucis de certains... savoir s'ils ne rencontreront pas trop de difficultés aux distributeurs de billets pour leurs vacances en Grèce... On n'a pas tous les mêmes misères...


Il compare Syriza au FN, il regrette le roi, il traite les opposants à NDL de prurits démocratiques:... Et il est ministre de l'économie de la France... Elle est dans quel camp la honte?


On ne devient pas grand en devenant président de la République. On ne devient pas intelligent en étant ministre. Pour preuve ces deux réflexions à propos de la Grèce et des "frondeurs du PS" qui sont allés manifester là-bas.

"Au moins, là-bas, ils vont trouver des gens pour manifester avec eux !"...
Celle-ci, elle est de Hollande lui-même... C'est bas, pitoyablement mesquin...

la seconde est d'un ministre du gouvernement actuel:
" Les frondeurs ne sont pas capables de mettre plus de 3.000 personnes dans la rue en France. Donc s'ils veulent manifester avec un peu de monde, il vaut mieux qu'ils aillent à Athènes." Je n'ai pas le nom, dommage...

Mais n'en déplaise à ce petit président et ses larbins dociles, ceux qui sont allés à Athènes ont défilé avec des gens qui faisaient vivre la démocratie et qui, surtout, ont gagné...


La Grèce «retrouve sa fierté» grâce à Alexis Tsipras, estime Dominique de Villepin... Et je me souviens de son discours refusant l'intervention en Irak... Allez un homme n'est jamais tout bon ou tout mauvais...


Cessez de parler de "la gauche de la gauche"... Ça n'existe pas! Il y a des usurpateurs libéraux masqués et la gauche... Et cette gauche n'est pas au pouvoir...


Bravo à tous ces dirigeants qui ont fait de cette belle idée "l'Europe" une pétaudière puante et désespérante. Aux peuples peut-être de reprendre le flambeau


Je découvre qu'il est possible de ne pas avoir son bac...



12/07/2015
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