Où va l’Europe ? Où va le monde ?


 

Les fêtes sont terminées, « la trêve des confiseurs », bien mal nommée quand tant de gens n’ont pas l’essentiel, va laisser la place à la dure réalité du monde.

Après la prétendue abondance mise en avant par les médias, l’illusion consumériste de Noël, il faut peut-être très vite se tourner vers la réalité du quotidien des populations européennes et mondiales.

Car dans ce domaine, le silence et la désinformation sont assourdissants. Deux signes ce pendant devraient nous pousser à réagir. En France, les « Restos du cœur » voient la demande exploser et sont inquiets sur la suite de la campagne. Au Portugal, une école a ouvert pendant les fêtes pour pourvoir nourrir un grand nombre d’enfants en difficultés. Son directeur parle de « la question de la fin à l’école » et rajoute  « A partir de janvier, avec les nouvelles mesures d'austérité, nous prévoyons une croissance exponentielle des difficultés dans les familles. Nous assistons à un appauvrissement généralisé du pays, on produit des pauvres à une cadence inédite »

Terrible phrase que chacun, menacé qu’il est par l’appétit féroce d’un système capitaliste dévoyé, devrait méditer. Nous sommes en effet tous menacés par ce que ce directeur lucide a raison de nommer la machine « à fabriquer des pauvres ».

Que ceux qui nous répètent à longueur de tribune que sans riches il y aurait plus de pauvres, devraient plutôt admettre qu’avec plus de riches encore plus riches, il y a toujours plus de pauvres encore plus pauvres.

Avant que nous n’ayons plus d’autre avenir que les soupes populaires, réveillons-nous et luttons. Prenons conscience que ceux qui ont conçu et imposent la mondialisation ne le font certainement pas pour le bien de l’humanité. L’objectif est, en « tirant » l’ensemble des pays vers le moins disant, d’en arriver à une société à deux classes. La classe des très riches et une classe que nous pourrions qualifier de sous-prolétariat. Il faut bien analyser et comprendre le discours ultra libéral pour se persuader de cette évidence. Tout ce qui pourrait amener bien être et satisfaction aux « petites gens » est systématiquement dénigré et voué aux gémonies. Comment expliquer que les « avantages sociaux » obtenus de dure lutte par les générations précédentes sont rebaptisés « privilèges » par l’intelligentsia libérale et combattus sans vergogne. Comment expliquer la complicité des premiers visés ?  Complicité passive, ne rien faire, ne rien dire, accepter sans rechigner par « flemme idéologique », complicité active quand il s’agit de critiquer et d’envier le voisin qui bénéficie d’un tout petit peu plus que soi ? Comment avons-nous pu « avaler » ce discours, cette stigmatisation des fonctionnaires, des bénéficiaires de minimas sociaux, des employés de l’EDF, des enseignants et leurs vacances, des cheminots, etc… etc… Ces catégories sont-elles celles qui sont responsables de tous nos mots ? Bien sûr que non ! Mais en agissant ainsi, les pouvoirs détournent l’attention des peuples des vrais responsables et de leur noir dessein.

Notre seule chance est d’abandonner cette vision étroite et immédiate de la société dans laquelle nous périssons. Il faut que chacun prenne conscience qu’il convient d’abandonner le « paraître » pour « l’être », le « croire » pour le « savoir », l’ « admettre » pour le « connaître », l’ »envie » pour le « partage », l’ »indifférence » pour la « solidarité ».

 

La seule mondialisation qui balaiera celle des libéraux sera la mondialisation d’une nouvelle conscience de classe véhiculée par des humains solidaires et respectueux des autres.

 

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04/01/2013
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